De prof à rédactrice web | Ma reconversion #3
Vous êtes prof et vous songez à vous reconvertir ? La rédaction web est une piste possible si vous aimez écrire et si vous avez l’âme d’un entrepreneur. Dans cet article, je vous raconte mon parcours : entrer en phase de reconversion professionnelle, demander la rupture conventionnelle, suivre une formation, développer ses compétences de rédacteur web débutant et mûrir son projet de création d’entreprise.
Dans cette série de trois articles sur ma reconversion, je vous raconte mon parcours, de prof des écoles à rédactrice web.
Acte III : passer de prof salariée à future cheffe d’entreprise…
Formation rédaction web : découvrir un nouveau métier
Dans le premier article de cette série, j’évoquais avec vous les questions que je me suis posées avant de décider de quitter l’enseignement pour m’engager dans une reconversion professionnelle. En novembre 2021, je m’inscrivais à Formation Rédaction Web (FRW pour les initiés). C’est un investissement important, en temps et en argent : six mois de formation financés sur mes propres deniers.
Comme je vous l’indiquais dans mon article précédent, devenir rédactrice web ne s’improvise pas. Une formation solide est nécessaire pour découvrir toutes les subtilités de ce métier, développer ses compétences et acquérir une nouvelle posture professionnelle. Il existe plusieurs solutions pour se former.
La plus connue est la formation FRW de Lucie Rondelet. Elle comporte huit modules :
- Les clients
- Les bases
- Développer une clientèle
- Débuter en SEO
- Méthodologie
- Expertise SEO
- Aller plus loin en stratégie SEO
- Réussir son démarchage client
La formation se passe en e-learning : sur une plateforme, les vidéos se débloquent au fil des semaines. Chaque module contient plusieurs leçons avec vidéo explicative et exercice. Il y a de nombreux bonus en vidéo, des ressources, des outils et des masterclasses. Des permanences visio sont organisées régulièrement pour permettre aux élèves de poser leurs questions à un animateur ou coach de l’équipe. Nous pouvons également échanger entre nous dans un groupe Facebook réservé aux élèves.
Ce que j’apprécie dans la formation FRW est l’alternance entre modules techniques (la rédaction, le SEO…) et modules plus commerciaux (les clients, la méthodologie, l’entrepreneuriat…). L’équipe de Lucie Rondelet est très présente et réactive dès que l’on a un doute ou une question.
Pour ma part, j’ai pris la formule Liberté + pack accompagnement. Le pack comporte la correction des exercices pour une coach, avec des conseils écrits ou en vidéo. C’est agréable d’avoir un interlocuteur unique et de pouvoir lui poser des questions spécifiques sur nos exercices.
J’ai regretté au début que les leçons ne se débloquent que tous les quatre à six jours. J’avais envie d’avancer plus vite ! Je rongeais mon frein. Finalement, après quatre mois de formation, j’ai trouvé mon rythme. Et je constate qu’il faut du temps pour changer de posture professionnelle. J’y reviendrai en fin d’article.
Quitter l’enseignement : la rupture conventionnelle
Après m’être inscrite à la formation, tout s’est accéléré. Fin novembre 2021, j’ai fait une rechute de burn out et je me suis retrouvée en arrêt de maladie. J’ai décidé qu’il était temps d’assumer mon désir de reconversion. Impossible désormais de retourner en classe ! Je me suis donc renseignée sur la rupture conventionnelle pour quitter l’Éducation Nationale au plus vite.
Malheureusement, avec l’administration, rien n’est simple. Sur le papier, la procédure est claire : il faut envoyer un courrier recommandé, passer un entretien avec les services RH et attendre que la rupture conventionnelle soit acceptée (ou pas). En pratique, les modalités varient d’une académie à l’autre. Le dispositif est récent (janvier 2020) et sa mise en œuvre est encore en rodage.
La nouvelle tendance (qui semble se généraliser peu à peu) est de faire passer toutes les demandes devant une commission académique, qui décide d’accorder ou non la rupture conventionnelle aux personnels intéressés.
Pour ma part, j’ai envoyé mon courrier de demande début décembre 2021, passé l’entretien de rupture conventionnelle en janvier 2022 et j’attends que mon dossier passe en commission (au printemps).
Petit conseil si vous entamez cette démarche : lors de l’entretien, remettez à vos interlocuteurs un dossier sur votre projet professionnel.
Ce n’est pas obligatoire, mais recommandé pour plusieurs raisons :
- Ce dossier vous permet de mettre votre projet noir sur blanc, ce qui vous prépare pour l’entretien. On pourrait comparer cette réunion à un entretien d’embauche : on vous pose des questions sur votre parcours, vos motivations, la viabilité de votre projet… Vous devez être motivé et convaincant !
- Lors de l’entretien, vous avez des pièces concrètes pour étayer vos propos (par exemple, dans les annexes de mon dossier, j’ai mis le programme de la formation et la facture qui montre mon investissement financier).
- Pour le passage en commission, vous apportez ainsi des éléments sérieux et un document professionnel qui peut faire la différence avec les autres « candidats » à la rupture conventionnelle. Les budgets sont limités et toutes les demandes ne peuvent être satisfaites. Mettez toutes les chances de votre côté !
Si vous voulez plus d’informations sur la façon dont j’ai rédigé ce dossier, n’hésitez pas à me contacter. L’idée m’est venue en discutant avec une ex-prof des écoles qui avait constitué un dossier similaire sur conseil d’une coach en reconversion professionnelle (merci Maria).
Écrire pour une plateforme de rédaction : un bon exercice
Une fois ces formalités administratives remplies, je me suis consacrée à la rédaction pour développer de nouvelles compétences. En effet, pour entrer dans la peau d’un rédacteur web, il faut prendre de bonnes habitudes :
- S’habituer à écrire pour le web (des articles légers, des phrases courtes, des mots simples, des réponses précises, des textes organisés et aérés…) ;
- Varier son vocabulaire pour augmenter le champ lexical ;
- Comprendre comment lire un briefing de client pour bien réaliser la commande ;
- Apprendre à trouver des sources fiables pour rédiger du contenu textuel de qualité ;
- Veiller à éviter le contenu dupliqué (chaque texte doit être unique) ;
- Susciter l’intérêt du lecteur et l’inciter à poursuivre sa lecture jusqu’au point final ;
- Découvrir et appliquer les secrets d’un texte optimisé pour le SEO.
Début février 2022, après un mois et demi de formation, je me suis inscrite pour écrire sur la plateforme de rédaction Textbroker. Qu’est-ce qu’une plateforme de rédaction ? C’est un intermédiaire qui met en relation les rédacteurs web et leurs clients. Le client passe commande en préparant une page de consignes (c’est ce qu’on appelle le briefing). L’auteur écrit l’article demandé et le livre sur la plateforme. Quand le client accepte le texte, le montant de la commande est crédité sur le compte du rédacteur.
Les plateformes de rédaction sont souvent critiquées pour la faible rémunération offerte aux auteurs. Imaginez : si vous percevez 1,5 centimes par mot, un texte de 1 000 mots (2 pages A4) vous est payé 15 euros. C’est peu.
En revanche, écrire pour une plateforme de rédaction présente plusieurs avantages :
- Le rédacteur n’a pas à chercher des clients, il choisit parmi les commandes disponibles ;
- La plateforme s’occupe de la facturation ;
- Les thématiques proposées sont nombreuses, ainsi que les types de textes demandés (article de blog, page fixe de catégorie pour e-commerce, descriptif de produits, communiqué de presse, guide…).
C’est ce dernier aspect que je trouve vraiment intéressant pour un rédacteur web débutant.
Au fil des commandes, j’ai appris à lire différents briefings et à sélectionner ceux qui me conviennent (j’évite, par exemple, les listes interminables de mots-clés à insérer dans le texte). Si j’aime m’entraîner à rédiger des articles variés, je deviens petit à petit de plus en plus sélective car mes goûts s’affinent et s’affirment. Enfin, de texte en texte, j’améliore ma méthodologie pour gagner du temps et devenir de plus en plus productive.
Créer une micro entreprise pour la reconversion de prof à rédactrice web
Changer d’activité professionnelle n’est pas une sinécure. Il faut de l’énergie, de l’argent et du temps. Au delà des aspects pratiques (apprendre un nouveau métier), il y a tout un cheminement psychologique à réaliser. On ne passe pas en un jour d’un statut de salarié (fonctionnaire, qui plus est) à une activité de rédacteur web freelance. Il faut devenir chef d’entreprise.
J’avance doucement sur ce parcours sinueux. Il y a :
- des moments de doute, où j’hésite sur la direction à prendre ;
- des pauses, pendant lesquelles je regarde le chemin parcouru ;
- des retours en arrière, pour changer d’embranchement ;
- des obstacles à surmonter ;
- des défis à relever, qui me poussent à sortir de ma zone de confort.
Il faudra encore de longs mois avant que je puisse créer ma micro entreprise (je n’ai pas le droit de le faire tant que je suis fonctionnaire à temps plein). Pourtant, le projet est déjà là, en maturation, au fond de mon cœur. Je lui ai déjà choisi un nom. J’ai réfléchi à un logo. Je m’interroge sur mes futurs clients. Je peaufine mes choix. J’attends avec impatience de voir enfin mon service de rédaction voir le jour.
Et puis il y a la double casquette. Je suis une rédac’autrice. Là aussi, je mûris doucement mes projets. Mon deuxième roman commence à prendre forme. J’ai écrit en février une nouvelle, exercice d’écriture qui m’a étonnée : j’ai adoré reprendre la plume, après 3 ans d’inactivité, et j’ai ressenti à nouveau le flow, ce sublime flux de l’inspiration, couler dans mes veines. Je vous parlerai bientôt de mon activité d’autrice.
La reconversion professionnelle est donc une grande et belle aventure ! De l’inscription en formation au développement de nouvelles compétences, en passant par les démarches de demande de rupture conventionnelle, je peux vous dire que je ne m’ennuie jamais. J’ai hâte de voir mon projet de micro entreprise aboutir (en septembre, certainement) pour pouvoir enfin débuter ma nouvelle vie de rédactrice web freelance. En attendant, je me lance de nouveaux défis d’écriture, je progresse, je grandis. Et c’est un vrai plaisir !
Êtes-vous enseignant ? Avez-vous envisagé une reconversion professionnelle ?
Racontez-moi en commentaire ou par message.
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Encore une fois, je me retrouve beaucoup dans tes mots !
Je suis d’accord avec toi, passer du statut de fonctionnaire à celui de chef d’entreprise est un grand écart qui est difficile à réaliser ! Cela demande du temps et des compétences, et aussi pas mal d’assurance et de confiance en soi ! Finalement, je me rends compte que c’est l’aspect le plus difficile pour moi, me forger les épaules pour m’affirmer en tant qu’auto-entrepreneur ! Je suis encore loin de la ligne d’arrivée, mais je me laisse le temps de cheminer, je sais que je suis quelqu’un qui a besoin de temps et qui ne fait rien dans la précipitation.
Ça fait du bien de lire les articles de ton blog, ils me parlent tous beaucoup et c’est rassurant de voir que d’autres personnes ressentent les mêmes choses, vivent les mêmes étapes…
J’ai très envie de lire ton roman, je vois qu’il est en vente sur amazon, sais-tu si il est disponible dans les Fnac, Cultura, ou autres librairies ?
Bonjour Claire,
Merci pour ton commentaire positif qui m’encourage à continuer (j’avoue avoir du mal à me motiver pour écrire, ces jours-ci).
Mon roman est disponible partout. Je l’ai auto-édité avec BoD, un service d’impression à la demande. Il faudra donc peut-être quelques jours de patience avant de le recevoir mais tu peux le commander facilement près de chez toi.
Bonne lecture !
Bonjour,
Quel plaisir de lire ton article ! Je me suis reconnue dans ton témoignage et cela me réconforte de constater que je ne suis pas seule dans cette situation. J’exerce actuellement la fonction de gestionnaire financière dans l’enseignement supérieur. J’avoue aujourd’hui être à un tournant de ma vie. Mon métier ne m’intéresse plus et je sens que je vais craquer si je poursuis dans cette voie. Le métier de rédacteur web m’attire beaucoup. Je pense suivre la même formation que la tienne. Elle me paraît être la plus intéressante (même formule proposée par Lucie Rondelet). Toutefois, mon entourage ne m’encourage pas dans cette voie et je doute énormément, pire cela m’angoisse.
Je termine actuellement la première relecture de mon roman, seul projet qui me fait tenir. Je compte également démissionner et financer cette formation sur mes propres deniers. Si tu as des conseils avisés à me prodiguer, je suis preneuse !
Bien à toi.
Isabelle
Bonjour Isabelle,
Merci pour ton commentaire. Je me retrouve beaucoup dans ton parcours. Moi aussi, j’ai écrit un roman pour tenir (ou au moins me changer les idées après le travail et donner du sens à ma vie en attendant la reconversion). J’ai raconté sa genèse sur mon blog précédent : Zia de A à Z. Il va te falloir trouver des bêta-lecteurs, une fois la relecture terminée.
Concernant la reconversion, il ne faut pas écouter l’entourage, qui ne peut pas comprendre ce que tu vis. Si tu te sens motivée par l’entrepreneuriat, suis ton instinct (après avoir, bien sûr, assuré ta sécurité financière avec une épargne suffisante). Si tu démissionnes ou si tu obtiens une rupture conventionnelle, tu pourras utiliser ton CPF pour financer une formation (celle de Lucie ou une autre).
Devenir entrepreneure est un long cheminement. Je n’en vis pas encore… mais je ne regrette pas mon choix.
Bonjour,
En vue d’une reconversion, je souhaiterais pouvoir échanger avec vous à propos de votre métier. de Rédactrice Web. Auriez-vous un peu de temps à me consacrer ?
En vous remerciant.
Sandy
Bonjour Sandy,
Je vous envoie un mail.
À très vite !
Natacha